Arrêt des frappes sur Alep en Syrie: l’ONU tente de sauver la face

Par RFIPublié le 09-12-2016 Modifié le 09-12-2016 à 04:13

Un combattant rebelle à Alep-Est le 8 décembre 2016.REUTERS/Abdalrhman Ismail TPX IMAGES OF THE DAY

L’incertitude la plus totale règne sur le sort d’Alep. La Russie a annoncé jeudi 8 décembre l’arrêt des bombardements et l’évacuation de milliers de civils. Moscou a pris par surprise le Conseil de sécurité qui se réunissait autour de Stafan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie. Les diplomates ont pris acte de cette annonce et tenté de sauver la face en demandant la reprise rapide des négociations politiques.

Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

L’annonce de l’arrêt des combats a pris tout le monde de cours et même l’ambassadeur russe à l’ONU Vitaly Tchourkine. « Notre ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov a annoncé qu’ils essayaient d’évacuer 8 000 civils, a-t-il déclaré, et c’est pour cela que l’armée syrienne ne mène pas de combats dans Alep-Est. Mais je ne peux m’en tenir qu’à ce qu’a dit Serguei Lavrov… »

Stafan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, prend acte et fait une mise au point très claire à Moscou et Damas à l’issue de la réunion à huis clos avec le Conseil de sécurité : « Peut-être qu’il est désormais temps de contempler sérieusement la possibilité d'une relance des discussions politiques parce qu’il faut bien se rendre compte que les victoires militaires ne sont pas des victoires pour la paix. Car la paix doit être gagnée séparément. »

Reste une inconnue : la volonté du gouvernement syrien d’entamer des discussions et l’engagement de l’opposition qui a subi un sérieux revers. C’est pourtant la condition sine qua non pour convaincre les Occidentaux de financer la reconstruction de la Syrie dont le coût se chiffre à presque 200 milliards de dollars après 5 ans et demi de conflit.