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Alep: quand la communauté internationale s'émeut de l'urgence humanitaire

Alep: quand la communauté internationale s'émeut de l'urgence humanitaire

mediaCivils fuyant ce mardi matin le quartier de Boustane al-Qasr où, selon le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, plus de 80 civils ont été tués par les troupes gouvernementales.AFP
Alors que les toutes dernières poches de résistance tombent les unes après les autres à Alep-Est, et que les civils cherchent refuge dans les zones sous contrôle gouvernemental, la communauté internationale s’émeut de la violence de l’offensive et du sort de la population civile livrée à l’armée de Bachar el-Assad et à ses alliés. Des exactions ont été documentées et dénoncées ce mardi matin par les Nations unies.
Alors que les dramatiques nouvelles des exactions commises sur les civils fuyant les représailles des troupes victorieuses de Bachar el-Assad se confirment, les déclarations d'intention se multiplient depuis ce mardi matin. François Hollande et Angela Merkel se sont retrouvés à Berlin ce mardi matin, pour un tête-à-tête préparatoire au sommet européen de jeudi.
Le dossier syrien a occupé une partie de leurs discussions. Il y a une « urgence humanitaire », a déclaré le président français. « Il y a 120 000 personnes qui sont retenues en otage. Il n’y a pas d’autre mot. Qui sont victimes de bombardements. Qui sont victimes de répressions et risquent même pour leur propre vie s’ils cherchent à sortir de la ville d’Alep. Nous sommes d’accord pour que nous fassions tout pour permettre l’évacuation de la population sans risque de répression. »
La Russie au centre de toutes les attentions
Comment acheminer l'aide humanitaire aux populations civiles ? Il faut des couloirs protégés, a redit le président français, qui recevait lundi le représentant de l'opposition syrienne, Riad Hijab, avec les représentants de trois ONG d'urgence humanitaire.
« C’est ce que nous allons nous efforcer de faire auprès des Turcs et surtout des Russes, puisque ce sont eux qui ont la possibilité de faire pression sur le régime. Et les Russes seront responsables d’une situation qu’ils ont contribué à créer, s’ils ne font rien pour permettre l’accès de l’aide humanitaire », explique le chef de l'Etat français.
Ce mardi matin, la Turquie a déclaré son intention d’ « intensifier ses contacts avec la Russie » pour instaurer un cessez-le-feu dans la ville syrienne d'Alep, que le régime de Damas est sur le point de reprendre aux rebelles. Une annonce faite par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Des exactions contre les civils à Alep
Si le président français parlait ce mardi matin d’« ultimatum humanitaire », c’est que des informations faisant état d’exactions contre les civils dans les quartiers repris par les troupes gouvernementales syriennes et leurs alliés se sont précisées depuis la nuit dernière. Déjà dénoncées par les ONG et les soutiens de l'opposition syrienne dans le pays, elles ont été confirmées par les agences de l'ONU.
« Hier soir, nous avons reçu des informations indiquant que des forces pro-gouvernementales avaient tué au moins 82 civils, dont 11 femmes et 13 enfants, dans les quartiers de Boustane al-Qasr, Ferdous, Kallassé et Salhine », annonçait à Genève ce mardi le porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville.
De « multiples sources dignes de foi » attestent que « des forces pro-gouvernementales ont pénétré dans des habitations et tué les civils qui s'y trouvaient, y compris les femmes et les enfants », a expliqué le représentant des Nations unies. Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, dénonçait lui la « logique de vengeance et de terreur systématique » du régime syrien à Alep.
« De telles atrocités révoltent les consciences, ajoute le ministre dans le comuniqué. Les soutiens du régime, à commencer par la Russie, ne peuvent pas laisser faire et admettre cette logique de vengeance et de terreur systématique sans prendre le risque d'en être complices. »
Une position partagée par la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. « Ceux qui commettent des crimes de guerre devront en répondre devant la justice », a-t-elle averti lors d'un débat au Parlement européen à Strasbourg. « La priorité pour le moment, c'est de protéger les civils et leur garantir un accès vers des endroits sécurisés. Nous savons tous qu'il est crucial en Syrie, pour l'avenir du pays, de travailler à protéger tout le monde pendant la transition à partir du moment où un processus politique démarrera enfin », a-t-elle déclaré.
Un accord a été conclu ce mardi soir sous la houlette de la Turquie et de la Syrie pour permettre l'évacuation des habitants et des rebelles d'Alep. Il devrait entrer en vigueur dans la nuit.

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